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L'Oeil Acoustique

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© Guillaume Garvanèse - Tous droits réservés

Tag Archives: Photographie

Mes réalisations, Web-reportages |

18.09.2009

| Guillaume

Le redécoupage électoral autour d’un panoramique multimédia

Plutôt que de coller toutes les interviews vidéo à la suite dans une page, j’ai rassemblé tous les protagonistes sur une seule photographie panoramique de la salle des Pas perdus. Le choix de cette salle est purement esthétique ; la salle des 4 colonnes est la plus connue (c’est dans celle-ci que se font les interviews des députés), mais elle est moins belle, moins lumineuse et fait toujours l’objet d’incessants passages.

Voir le sujet en pleine largeur (fenêtre popup)
Voir le sujet publié sur Le Courrier des maires

Je suis assez content du résultat final, mais je commence à voir les limites de Vuvox, notamment en matière de rendu d’image. L’outil massacre allègrement les cartes insérées, et nous avons été incapables de lui faire afficher une image de plus grande taille et de meilleure qualité.

De plus, si le rendu est intéressant, la phase de montage est assez pénible car la « table de montage » est pleine de bugs et souffre de manques de fonctionnalités essentielles (un bouton Annule/Refait par exemple) et, surtout, nos montages sont totalement dépendant de l’existence du site Vuvox ; ce qui ne me plait guère.

De même, je suis sceptique quant au priorités des développeurs de Vuvox : plutôt que de résoudre les bugs et intégrer de nouvelles fonctions essentielles, la seule évolution notable réside en un menu « partager sur Facebook ». Cela est révélateur du public visé et des objectifs de cette plateforme. Il est donc urgent de trouver mieux et plus sérieux pour les sujets complexes de qualité. C’est dans cette optique que nous cherchons actuellement un moyen simple et rapide de fabriquer nos propre interfaces ; peut-être Adobe Catalyst.

Mise à jour du 13 octobre : Vuvox semble devenir extrêmement peu fiable. Nous venons de découvrir que toutes les images des cartes et les vidéos ont disparu du montage final. C’est aussi le cas avec d’autres sujets publiés antérieurement. Il faut trouver autre chose.

Photo, Photographie, rich-media, Vidéo, web reportage | Commentaire
Mes réalisations, Web-reportages |

30.04.2009

| Guillaume

Le Grenelle des antennes-relais en rich media

L’idée de départ est simple : Expliquer le contexte en infographies, puis recueillir les réactions des interlocuteurs de la table ronde.

Premier problème : les scientifiques n’ont pas été invités à cette table ronde, et nous n’avons pas pû rencontrer le professeur Belpomme. Pas de photo de lui donc. Il a fallu résoudre l’équation suivante : infographie muette + sons orphelins. Logiquement, l’idée s’est imposée de faire des infographies sonores, surtout que les interventions du scientifique sont pertinentes par rapport au contenu des infographies. Mais comment faire ça simplement ?

Un ami m’a inspiré la réponse lors d’un déjeuner, alors qu’il me parlait d’une solution simple pour créer un diaporama synchronisé avec le son en utilisant Picasa. Pourquoi alors ne pas créer un diaporama sonore d’une seule image dans Picasa puis l’exporter comme fichier vidéo ? Bingo ! Nous voilà avec une infographie sonore portant l’interview du scientifique.

Problème résiduel : le fichier de sortie nécessite un passage par Media-Convert pour être reconnu par Vuvox. Ce processus engendre un bug qui conduit à la disparition de l’image au bout d’une minute pile. Je n’en suis pas venu à bout pour le moment.

Deuxième problème : j’ai réalisé une photo panoramique de la table ronde. Quelle que soit la taille et la résolution employée, Vuvox dégrade irrémédiablement cette image. Il semble utiliser un paramètre de compression automatique sur lequel nous ne pouvons pas agir. Nous avons contourné le problème en coupant le panoramique en quatre images séparées de taille standard puis réassemblé le tout dans Vuvox.
Cette solution ne me convient qu’à moitié car les images se comportent en entités indépendantes. Cela rendrait par exemple compliqué l’application d’un son sur l’ensemble du panoramique.

Troisième problème : nous avons déposé certaines vidéos directement dans la timeline. Vuvox n’affichant que la première image à l’arrêt, nous avons dû refaire le montage en réajustant la première image de chaque vidéo.

Nous avions prévu quelques raffinements supplémentaires, mais le temps file à toute allure et, pour couronner le tout, Vuvox a rejeté l’envoi de tous les médias pendant une journée complète. Je concocte quelques trucs pour le prochain reportage multimédia réalisé avec Vuvox.

Voir le diaporama dans le contexte du dossier publié sur Le courrier des maires

Voir le diaporama en grand sur le site de Vuvox

diaporama, Photo, Photographie, reportage rich media, Vidéo, web reportage | Commentaire
Les pratiques journalistiques |

17.03.2009

| Guillaume

Reportage multimédia : on en parle

Il y a quelques jours, je vous faisais part de ce premier reportage multimedia réalisé pour la Gazette Santé-Social. Eh bien ce travail a été remarqué puisqu’il fait l’objet d’un article, lui aussi en rich media, sur le blog du journaliste Alain Joannes.
Lire la suite de l’article →

Journalisme, Photographie, reportage rich media, web reportage | Commentaire
La photographie |

23.01.2009

| Guillaume

L’accident photographique

Après s’être habitué au confort apporté par le numérique, il est difficile de revenir en arrière. Visibilité instantanée des images, capacité de prise de vue presque illimité, format RAW permettant un traitement infini… Nombre de photographes pensent que la technologie numérique a relégué le film celluloïde au musée des procédés anciens. Pour ma part, je ne pense pas qu’une technologie chasse l’autre, mais que cette évolution redéfinit les champs d’utilisation du numérique et de l’argentique. Il n’est donc pas incongru de travailler avec les deux technologies ; je le fait d’ailleurs avec plaisir.

En ceci, je trouve que la chaîne numérique s’adapte formidablement bien aux contraintes du reportage en offrant la possibilité de shooter juste presque à tous les coups, de transmettre rapidement les images, de développer ses photos de plusieurs façon et de les archiver plus facilement que des films. Formidable ! Mais les photographes ne se font-ils pas piéger par le matériel ? N’assistons-nous pas à la standardisation d’un acte créatif se transformant en production industrielle ?

Normalisation

Shooter juste à tous les coups… Quelque chose me gêne un peu dans tout ça.
D’abord, les photos sont presque toujours bonnes. Enfin, je veux dire par là qu’elles correspondent presque toujours au standard technologique de la bonne photo : nettes, bien exposées… Chaque écart est contraint dans la norme. Il suffit de faire un tour sur les forums photo ou sur des banques d’images comme Flickr pour s’en rendre compte : les photos sont techniquement toutes les mêmes. Mais je remarque aussi qu’elles sont presque invariablement vides de sens ; l’objet de l’admiration des spectateurs pour une image tient désormais en grande majorité dans la maîtrise technique de l’auteur.

Cette renormalisation de l’esthétique sur une échelle ridiculement courte et sur des canons non plus symboliques mais technologiques, entraîne, à mon sens, un glissement des valeurs esthétiques vers le produit technologique d’un ensemble capteur/microprocesseur/logiciel de traitement. Mais surtout, elle induit un sentiment de maîtrise, de puissance de la part des opérateurs qui les conduit à techniciser la photographie à l’extrême et à se sentir obligé d’entrer dans une logique de contrôle total de « l’outil de production » (l’évolution du langage est révélatrice en ce sens au travers de termes comme « workflow » [flux de travail] au lieu de « développement », « tirage », révélation »…). En ce sens, le « comportement numérique » des photographes est en train de tuer, non pas l’argentique, mais l’art de l’accident.

La poésie de l’accident

Une anecdote pour commencer : une photographie comme celle du débarquement allié par Robert Capa aurait-elle eu le même impact sans accident de séchage ? Nous ne le saurons probablement jamais, mais c’est un accident qui l’a fait entrer dans l’histoire. Une chose est sûre cependant : jamais cet « heureux » accident n’aurait existé si Capa avait suivi un workflow numérique standard car aucun éditeur de logiciel de traitement photographique n’a prévu qu’un événement inattendu puisse survenir durant le flux de production.

Or, l’accident c’est la vie ; c’est le détail qui sublime une composition plate ; c’est ce monde de l’incertitude qui étonne, émerveille ou déçoit. C’est par lui qu’on tremble à l’idée du ratage ou qu’on espère un résultat sublimé. En tout cas, il provoque toujours une attente fébrile. C’est la magie de pouvoir flirter avec la perte de contrôle à toutes les étapes du processus de création de la photographie. C’est l’élément incontrôlable, cette surprise, qui peut bouleverser le sens d’une image au gré du hasard.

Malheureusement, une peur irraisonnée s’abat sur ce monde. Désormais, il faut provoquer l’accident. C’est l’acte volontaire de ne pas tout à fait viser comme il faudrait, de ne pas tout à fait exposer selon les indications de la cellule ou d’appliquer des filtres imitant le rendu et le grain des films argentiques qui rouvre la voie de l’accident, de l’inattendu. Car, quelque part, la profusion de ces filtres téléchargeables sur le Net montre que cette maîtrise et ce rendu lisse et trop parfait ne convient pas à grand monde. Mais tout cela sent le frelaté.

En effet, l’accident photographique n’est à mon sens pas le seul produit de l’aléa technique. Il s’agit aussi d’une manière d’aborder la photographie elle-même. Le photographe ayant intériorisé l’accident se met lui-même en condition d’accident de prise de vue : son placement dans la scène, son regard, le moment précis du déclenchement. C’est toute une prise de risque qui intervient et que je retrouve de moins en moins dans les images contemporaines.

Distanciation entre photographe et sujet

Dans cette absence de prise de risque, j’assiste de plus en plus à un glissement du photographe de la position d’acteur ou tout du moins de participant à la scène à une position de spectateur. Peur d’abîmer le matériel si chèrement acquis (à gamme égale, les prix des boîtiers ont plus que doublé lors du passage au numérique) ? Je pense que ce phénomène existe, mais à la marge seulement, moins même que la fascination que provoque le « beau jouet » sur le photographe et qui le détourne de son sujet.

En fait, je crois que ce qui provoque cette absence d’implication, de relation entre le photographe et son sujet, c’est tout simplement que la technique prend un tel espace dans la scène que l’opérateur se voit reléguer derrière une frontière matérielle (la taille du matériel) et mentale : la technique propose tellement de possibilités de post-production que les photographes ne « sentent » plus un sujet en couleur ou noir et blanc (puisque tout est modifiable), ne « sentent » plus la lumière (puisqu’il n’y plus que très peu de risque d’erreur) et ses subtilités, et donc ne contextualisent plus la scène. Combien de photographes sont encore capables de « sentir » qu’ils ont réalisé une bonne image sans regarder leur écran ? Combien de photographes voient dans le viseur l’image terminée (développée et tirée) avant même de déclencher ? Combien de photographes s’impliquent réellement dans la relation photographe/sujet ? Combien de photographe cela intéresse-t-il d’ailleurs puisqu’il suffit de shooter, de regarder la forme des courbes de couleur et la tête de la photo sur l’écran pour savoir si l’image est bonne, puis de tout refaire sur ordinateur ?
Problème, l’image est bonne par rapport à quoi ? Un histogramme peut-il juger de la valeur symbolique ou émotionnelle d’une photographie.

Il est pourtant très simple de réaliser des images numériques tout aussi porteuses de sens que celles réalisées en argentique par des auteurs de renom. Il suffirait juste que les photographes oublient (mais oublient vraiment !) la technique. Arrêter de fanfaronner avec son Canikonax à 8.000 euros autour du cou, arrêter de vouloir accéder à tout prix aux données techniques de chaque prise de vue ; faire comme si la technique ne pouvais rien après la prise de vue. Mais voilà, un autre problème survient : faire comme… L’esprit peut-il réellement se mettre en condition ? Il faut une sacrée discipline personnelle pour résister à tous les outils de confort.

Heureusement, beaucoup de photographes qui ont mené leur carrière en argentique continuent de penser la photo de la même manière en numérique. Mais ceux qui n’ont jamais « grillé un film » ? Sont-ils la génération de photographes producteurs d’images conformes aux normes des constructeurs et s’émerveillant de la moindre image un tant soit peu porteuse d’humanité ?

J’espère que non.

accident, argentique, numérique, Photographie | 2 Commentaires
Retour d'expo |

04.12.2008

| Guillaume

Sabine Weiss et Göskin Sipahioglu à la MEP

Göskin Sipahioglu

L’exposition consacrée au fondateur de l’agence Sipa retrace les « années Göskin » au travers de grands fait d’actualité. Albanie, mai 1968 à Paris, Djibouti en 1967… J’ai redécouvert avec plaisir la photo d’actualité telle qu’on devait la concevoir pendant son âge d’or. Pour moi, Sipa, c’est avant tout l’agence du grand reportage, agence indissociable d’agences comme Gamma et Sygma. Indissociables dans la gloire comme dans la chute ; pour faire face à l’impératif de rentabilité, Sipa a fait fondre son pôle « actualité » au profit du bureau « people ». Et Sygma fût racheté par Corbis, splendeur du modèle Mc Do appliqué à la photo.

Peut-être est-ce dû à mon habitude de l’image, mais je ne trouve pas le sens du cadrage ou l’humanité de Göskin Sipahioglu (vantés par la plaquette de la MEP) si flagrants que ça. Peut-être est-ce la présentation de l’exposition qui veut ça. Par contre, le recul historique prouve à lui seul le talent du photographe à sentir les sujets et à se trouver là où il faut quand il le faut. Magnifique leçon de journalisme à l’état pur. L’actualité ne se donne pas, elle se mérite.

Petite faute de goût cependant : il n’était à mon sens pas utile de faire un étalage massif des cartes de presse, accréditations et autres visas de l’auteur. Cela n’apporte rien de plus à l’exposition, si ce n’est le sentiment que Göskin Sipahioglu s’aime bien et veut le montrer. Autant les premières cartes de presse et accréditations pour des évènements historiques sont les bienvenues, autant les cartes de presse récentes (ayant très peu servi semble-t-il) sont le petit détail de trop qui fait basculer le tout dans le narcissisme.

Sabine Weiss

Voici une exposition qui fera taire les contempteurs de l’autofocus à post-combustion couplé à la mesure 3D matricielo-numérico-bionique seul capable de produire une image de qualité, et encore, en manifestation, guerre, carnaval, etc. Ici, on se fout du matériel, du pourquoi du comment, de toutes ces choses qui servent de cache-misère à l’incapacité de créer quelque-chose de beau. Sabine Weiss s’applique à saisir l’instant dans la banalité, à raconter des histoires extraodinaires dans la grisaille des petits matins gris de la capitale. De ses images, toute la poésie du Paris des années 1950 se couche sur des tirages vintages ou modernes. J’ai une nette préférence pour le rendu des vintages.

Au fil de l’exposition, je retrouve des images qu’on croirait tout droit sorties du livre de photos de Robert Doisneau « Les doigts pleins d’encre« . Par moment, on croirait même que Weiss et Doisneau ont photographié les mêmes enfants à quelques minutes d’intervalle.

Sabine Weiss a aussi voyagé. Et c’est en Inde que ses magnifiques lumières m’ont furieusement rappelées les fabuleuses ambiances de Sebastião Salgado. Ces mêmes lumières qui m’avaient envouté alors que je débutais la photo.

Mutations II / Moving Stills

Je ne serais pas exhaustif si je ne mentionnait pas cette autre exposition hébergée au niveau -1 de la MEP. A vrai dire, je suis tombé dessus pas hasard. Organisée dans le cadre du mois de la photo, elle regroupe huit créateurs, dont les vidéos/vidéo-photos/photos-vidéos « nous invitent à dépasser les logiques territoriales afin d’explorer les frontières qui les séparent » dixit la présentation de l’expo. J’ai surtout contemplé, dubitatif, une image grossièrement définie sur laquelle j’ai cru déceler quelques mouvements sporadiques. Le procédé était exploité avec plus de brio par Méliès. Pas vraiment touché par la génialissime explosion conceptuelle lyrico-laryngo-chose des créations sponsorisées en pagaille et déjà vue mille fois, j’ai « dépassé les logiques territoriales » de la MEP, « exploré les frontières qui les séparent » de la sortie pour me retrouver sur le trottoir.

exposition, Photographie | Commentaire
Retour d'expo |

10.11.2008

| Guillaume

A la recherche de l’art de Lee Miller

Dès 1929, elle s’installe à Paris, rencontre Man Ray et commence à graviter dans l’univers des surréalistes. Elle s’initie alors à la photographie. C’est à l’art de celle qui préfère « prendre une photo qu’en être une » qu’une exposition rétrospective est consacrée. Elle est hébergée par la galerie du Jeu de paume jusqu’au 4 janvier 2009.

Man Ray, Cocteau, Picasso… le terreau créatif est riche. Et le pari d’élever l’égérie des surréalistes à leur niveau audacieux. L’exposition hébergée au rez-de-chaussée de la galeries se découpe en 150 images et cinq temps forts de la carrière de la photographe :

  1. les débuts de Lee Miller (1927-1932) ;
  2. la période new-yorkaise (1932-1934) ;
  3. les voyages des années 1930 (1934-1939) ;
  4. la Seconde Guerre mondiale (1939-1945) ;
  5. l’après-guerre (1946-1977).

Après quelques portraits du mannequin (notamment réalisés par Edward Steichen), on aborde rapidement ses propres expérimentations. Et c’est là que j’ai commencé à douter de la nature remarquable de « L’art de Lee Miller« . Au fils des photographies, j’ai l’impression de découvrir une suite de balbutiements incertains, une personnalité qui ne s’affirme pas. Man Ray fait de la solarisation ? Hop ! Un portrait solarisé. Serait-elle écrasée par l’aura de son amant ?

Résolument optimiste, je me dis que ces images sont des éléments de compréhension qui préparent à un jaillissement artistique. Il faut juste être patient. En attendant, je remarque que Lee Miller aime beaucoup son profil gauche, pas vraiment intégrer l’humain dans ses images (sauf ses amis), et que tout ça est finalement très plat. Où donc se trouve l’inspiration des surréalistes ? Dans « La main explosée » ? Le « Nude bent forward » ? Hum… J’ai beau me creuser la tête, je ne vois dans ces photos ni l’ébullition artistique dans lequel la photographe baigne, ni l’affirmation d’une quelconque recherche personnelle. Encore moins la constance qui permettrait un épanouissement artistique. Par contre, ces images me font penser à une jet-setteuse qui s’ennuie et assiste, impuissante, à un foisonnement intellectuel qu’elle ne peut atteindre.

La période égyptienne est particulièrement révélatrice. Mariée à un riche fonctionnaire, Lee Miller s’ennuie; moi aussi. Je n’ai pas réussi à trouver l’univers onirique des paysages mentionné dans la plaquette. Je ne peux m’empêcher d’établir un parallèle stylistique avec les photographies britanniques du Grand Tour (1840-1860) exposées quelques semaines auparavant au Musée d’Orsay. Sauf que les calotypes de l’époque dégagent, eux, un réel onirisme.

Correspondante de guerre

Peut-être alors la Seconde Guerre mondiale va-t-elle révéler cette artiste ? Mais non. Je ne découvre qu’une vision éloignée, étrangère des évènements ; non pas scientifique, mais presque indifférente, superficielle. Oserais-je parler de dilettantisme ? A peine un peu d’audace sur les portraits de SS morts. Seulement voilà, si la volonté de se démarquer du point de vue dominant (qui tendait à une focalisation sur les victimes) pour se concentrer sur les bourreaux (SS morts), voire à démystifier complètement l’incarnation de la terreur (le photographe David E. Sherman lisant Mein Kampf allongé sur le canapé de Hitler), est louable, elle peut aussi tendre vers le ridicule : Lee Miller soi-même batifolant dans la baignoire de Hitler (photo 08). De son côté, Robert Capa nous livrait un témoignage tout à fait unique et John Heartfield menait bataille depuis quelques temps déjà.

Je m’interroge aussi sur le choix de Mark Haworth-Booth, le commissaire de l’exposition (par ailleurs fort bien construite), de présenter une partie des photos de guerre « dans le contexte de leur publication » (et surtout imprimées sur un panneau !) au motif qu’elles sont « horribles » et représentées avec « avec une approche esthétique« . Ne sommes-nous pas capables de faire face à ces clichés ? L’esthétisme de la guerre n’a-t-il jamais été exposé ni mis en scène sans pour autant annihiler la puissance du message ?

Pour finir, retour à Londres. Lee Miller épouse Roland Penrose en 1947 et s’installe à Farley Farm. Elle y photographie ses célèbres invités occupés à jardiner ou à des tâches ménagères. Tout ça sera publié dans Vogue. Hum… des célébrités réunies dans une ferme… Ça ne vous dit rien ?

Suffit-il de côtoyer des artistes pour en devenir un ? Certes, le bain culturel dans lequel Lee Miller s’est plongée est propice à l’épanouissement artistique. Mais cela suffit-il ? Au terme de cette exposition, j’ai l’étrange sentiment que l’art de Lee Miller doit une large part de sa reconnaissance à la célébrité des artistes qui entouraient la photographe.

Pour en savoir plus :

– Présentation de l’exposition « L’art de Lee Miller »
– « Petit journal » du Jeu de paume n°44
– Lee Miller archives (site officiel)
– La fiche de Lee Miller sur Wikipédia
– Le surréalisme (Wikipédia)
– Un chien andalou (authentique monument du surréalisme)

exposition, lee miller, Photographie | Commentaire

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